1°) Les déboires du Macintosh

Malgré l'accueil fabuleux manifesté lors de sa sortie, les ventes du Macintosh plafonnèrent dès la mi-1984... Les raisons de cette stagnation des ventes étaient évidentes : le Macintosh était trop cher, et les logiciels qu'il proposait n'étaient pas assez nombreux... Mais il y avait d'autres problèmes : Le Mac n'était pas équipé de disque dur, et la seule manière d'utiliser des logiciels était de les stocker sur disquettes. Or le lecteur de disquettes ne lisait que des disquettes 400 Ko, et la mémoire vive du Mac n'était que de 128 Ko, soit beaucoup moins que ce qui était nécessaire pour faire fonctionner correctement le Macintosh. Apple avait essayé de s'en tirer en créant un système qui permettait aux programmeurs de segmenter leurs applications. La segmentation avait permis de faire tourner sur le Mac des programmes relativement complexes, mais à une allure d'escargot rhumatisant. Malgré l'absence de port SCSI, des constructeurs réussirent à proposer des disques durs. Mais le Mac n'était pas fait pour gérer des disques durs.

 

Il fallait donc démarrer avec une disquette, puis changer de disque maître. Les disques durs de l'époque n'étaient en plus pas très fiables... Un autre problème concernant le disque dur se posait : le système MFS (Macintosh File System) ne gardait la trace que de 128 fichiers par disque. Or un disque dur était capable de conserver plusieurs milliers de fichiers. Là encore, on pouvait s'en sortir en partitionant le disque dur, reconnus par le système comme des disques différents. En plus de ces problèmes matériels, le manque de logiciels handicapait sérieusement le Macintosh. IBM avait de nombreux logiciels pour son PC, comme Lotus 1,2,3. Les acheteurs réagissaient donc ainsi : "le PC n'est sûrement pas aussi attrayant et facile à utiliser, mais au moins il me rend des services dont j'ai besoin". Le Macintosh n'offrait en fait lors de sa sortie que deux logiciels : MacWrite (traitement de textes) et MacPaint (dessin). Cela ne suffisait pas à rentabiliser l'achat d'une machine d'un tel prix. Il fallait absolument trouver un logiciel justifiant de débourser plus de 2000 $... Et c'est Microsoft qui offrit ce logiciel, en lançant MultiPlan, un tableur graphique.

 

Bill Gates déclara lui-même que le Macintosh était le meilleur ordinateur du monde, s'attirant pour quelques temps les bénédictions du monde Macintosh. Mais cela n'allait pas durer... A partir de ce moment, Apple accumula les pertes, et Steve wozniak, assurant que "Apple avait perdu la boule", quitta sa société. Steve Jobs ne mit pas longtemps à le rejoindre, mais involontairement... Sculley se décida à préparer pour Apple un plan draconien, prévoyant notamment le licenciement de 1200 personnes (20% des effectifs d'Apple), et le retrait des responsabilités de Steve Jobs, que son inexpérience rendait dangereux pour la société. Steve Jobs fut donc relégué par le conseil de direction d'Apple au poste quasiment honorifique de président du directoire. Il ne l'accepta pas, et, au bout de 4 mois, démissionna en annonçant la création d'une nouvelle société, qu'il nomma NeXT. John Sculley lui intenta un procès pour détention d'informations confidentielles. Le procès ne finit qu'en 1986 sur un accord entre les deux hommes.

 

 

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