5°) Les recherches du PARC

Pendant que IBM prépare son PC, Apple a d'autre idées en tête, qui pourrait bien faire d'elle l'entreprise la plus importante de la micro-informatique. A Palo-Alto, en Californie, se trouvait le PARC (Palo-Alto Research Center), le centre de recherche de Xerox. Les informaticiens pouvaient y passer quelques années pour poursuivre leurs recherches, sans obligations de résultats. Et des idées révolutionnaires y germaient, sans que ses dirigeants puissent en saisir toute la portée. Ils ne pensaient pas que le public était avide de nouveautés. L'un des grands noms du PARC était Alan Kay. Celui-ci voulait rendre l'informatique plus accessible, avec un ordinateur à 5.000 francs suffisamment réduit pour tenir dans une mallette, sans rien perdre de la puissance des ordinateurs grands comme un gymnase... Son rêve s'appelait Dynabook.

En 1967, il commença la réalisation du FLEX, un autre ordinateur, capable d'afficher des fenêtres, et possédant un affichage très fin. C'est après cette réalisation qu'il rejoignit le PARC. En 1971, une douzaine de chercheurs du PARC, (dont Larry Tesler, ingénieur logiciel) dirigés par Kay, constituèrent le Learning Research Group, dont l'un des premiers projets visait à créer un langage de programmation, Small Talk, destiné à produire un ordinateur à graphique fin, avec une souris ou un autre dispositif de pointage, et surtout facile à utiliser. Small Talk fut effectivement utilisé dans l'Alto, un ordinateur de Xerox, qui était la version PARC du système imaginé par Douglas Englebart, chercheur au Stanford Research Institute. Englebart avait surtout travaillé sur un "indicateur de la position X-Y pour un système d'affichage". C'est lui qui inventa la souris au cours de ses recherches sur l'automatisation du bureau, et en déposa le brevet en 1964. Mais l'Alto possédait d'autres nouveautés : un écran graphique haute précision, la fameuse souris, et le réseau local Ethernet qui permettait à tous les Altos connectés de partager les mêmes ressources. L'Alto avait aussi amené une amélioration fondamentale, qui sera à l'origine des principes de fonctionnement du Macintosh, puis des systèmes UNIX, de Windows ou de NeXT-Step.

 

Avant, pour utiliser l'ordinateur d'Englebart, il fallait connaître une foule de commandes abrégées. Par exemple, pour supprimer un mot, l'utilisateur devait taper une commande, pointer sur le mot avec la souris, puis en presser le bouton pour valider la commande. Larry Tesler décida qu'il fallait inverser l'ordre des choses : pointer sur le mot d'abord, ce qui déclencherait l'affichage de la liste des commandes possibles. Cette procédure "sélection puis action" est au centre de la philosophie du Macintosh. Un deuxième élément très important dans l'Alto était la finesse de l'affichage. Celle-ci permettait à l'Alto de montrer à l'écran l'aspect qu'aurait le document une fois imprimé. Le concept WYSIWYG (what you see is what you get) était né. Cette finesse d'affichage permettait également la présence à l'écran de petits pictogrammes, ou icônes, qui représentaient des objets du monde réel : feuille de papier, dossier, crayons... Ces métaphores graphiques rendaient l'utilisation de l'ordinateur plus facile, car elles permettaient de remplacer les concepts peu familiers des systèmes non-graphiques (tous ceux de l'époque) par des concepts familiers.

 

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