4°) Sara, le remplaçant de l'Apple II

Se rendant bien compte que l'Apple II vivait ses dernières heures, Apple préparait son remplaçant, SARA. L'intérêt principal de cet ordinateur était de minimiser une baisse des bénéfices au cas où les deux autre modèles, Macintosh et surtout Lisa, se feraient attendre. Ce n'était qu'un Apple II amélioré : plus de mémoire (128 Ko extensible à 256) et un lecteur de disquette intégré au boîtier. L'écran haute définition du Sara serait capable d'afficher 80 caractères par lignes, contre 40 pour l'Apple II. Cela lui conférerait un aspect professionnel bénéfiques à sa réussite. Et, chose nouvelle, il était capable d'écrire aussi bien en majuscule qu'en minuscule, ce que l'Apple II ne savait pas faire : il fallait se contenter des majuscules.

 

Les ingénieurs d'Apple avaient envisagé une période de développement très courte : 10 mois en tout. Et c'est en septembre 1980 qu'Apple présente sa machine sous le nom d'Apple III. Comme à son habitude, Apple avait prévu un lancement en fanfare. Disneyland avait été loué pour une nuit et 20.000 invités y avaient été amenés. L'Apple III ne méritait pourtant pas tout ce battage... Une campagne de publicités explique tout ce que peut faire un ordinateur, en mentionnant 100 possibilités d'utilisation sur une seule feuille A4... Les acquéreurs de la machine se rendirent vite compte qu'ils ne pouvaient pas faire fonctionner tous les programmes conçus pour l'Apple II, même si les deux machines étaient en principe compatibles. De plus, un circuit défectueux provoquait l'arrêt de l'horloge intégrée après seulement trois heures d'utilisation. Le mécontentement de la clientèle se transforma en colère impuissante lorsqu'elle s'aperçut de la fréquence des défaillances du système... Plus grave encore que cela, la conception interne de l'Apple III laissait à désirer...

Ainsi, les circuits électroniques se désemboitaient, les puces se déconnectaient de leurs prises, les barettes de liaison qui n'étaient pas en or pour des raisons d'économie se corrodent et des vis mal placées sectionnaient les fils... Sur les chaînes d'assemblage, tout le monde cherchait à résoudre le problème en tapant avec des marteaux en plastiques sur les machines. Finalement, Apple se décida à en interrompre la production, avant de revoir la conception de la machine qui ressortit en décembre 1983 sous le nom d'Apple III+, mais ne put jamais faire oublier ses mauvais débuts. En tout, la société ne réussit à vendre que 65.000 unités de l'Apple III, avant de se décider à le retirer définitivement du marché, en avril 1984.

 

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