4°) Docteur Amelio à la rescousse

En octobre 1995, Apple sort un nouveau Performa tout-en-un, le Performa 5300. Quelques innovations, dont le tout nouveau processeur Power PC 603e et une carte TV intégrée, mais pas assez pour reconquérir un marché maintenant très largement dominé par Microsoft... Michael Spindler est alors à son tour remercié, après seulement deux ans et demi. Il empoche 19 millions de francs comme prime de départ. Le nouveau PDG d'Apple se nomme Gilbert Amelio. Il est accueilli par chèque de 1 millions de francs, et un prêt de 26 millions. Des pratiques courantes aux Etats-Unis, mais dans les entreprises bénéficiaires, ce qui est loin d'être le cas d'Apple ! Avec l'aide de Marco Landi, directeur général d'Apple depuis mai 96, il va préparer un plan draconien : la suppression de 3500 postes, soit 27% des effectifs... Amelio prévoit aussi l'arrêt de certaines technologies Apple : Pippin (la console multimédia), OpenDoc, CyberDog et Newton -entre autres. Newton, par exemple, deviendra une filliale complètement indépendante d'Apple.

Il va faire la chasse aux gaspillages, et, heureusement, chez Apple, ils se repèrent assez facilement... Ainsi, pour réunir les 700 composants dont il avait besoin, le groupe s'approvisionnait auprès de 370 fournisseurs différents. Seuls 300 seront conservés, ceux qui ont accepté de baisser leurs tarifs de 10%. En même temps que Gil Amelio, une autre très forte personnalité est arrivée chez Apple : Ellen Hancock, ancienne d'IBM puis de National Semiconductor, où elle avait assisté Amélio pour sa restructuration. Elle aussi ne perd pas son temps, et, à l'été 1996, elle vérifie l'avancée du projet Copland (nouveau système du Mac). Ce projet est un fiasco : pourtant dotées d'un budget annuel de 3 milliards de francs, les équipes de recherche n'ont réussi qu'à écrire des petits bouts de programmes. Le projet Copland est donc annulé.

 

Si Apple n'est pas capable de produire un système en interne, elle ira donc le chercher ailleurs. Pour cela, Apple a deux possibilités : BeOS et Open-Step, le système de NeXT. Le premier est très attirant : il est très agréable à utiliser, avec une interface utilisateur qui n'a rien à envier à celle du Mac, et de très grandes possibilités, notamment pour les graphiques et l'animation. Ce système est produit par les équipes de Be, une firme créée par Jean-Louis Gassée, ex-numéro deux d'Apple. Mais le choix des dirigeants d'Apple se portera sur l'autre système : Open-Step de NeXT, la boite de Steve Jobs. Ce système est également très puissant, mais plus ancien et donc plus "mûr", à côté de Be qui n'a pas encore eu le temps de faire ses preuves. C'est au prix de 400 millions de dollars qu'Apple racheta NeXT, et Steve Jobs en même temps...

 

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