4°) Les Macs SE et SE/30 ; les premiers Macs II

Le Mac SE (pour System Expansion) était le premier Mac à offrir la possibilité d'ajouter une carte d'extension. De plus, il possédait un port ADB, pour le branchement des périphériques d'entrée (clavier, souris...), facilitant l'utilisation de ces éléments essentiels du Macintosh. Il possédait en option un disque dur interne. Des modèles plus "récents" offraient même des lecteurs de disquette 1,44 Mo, soit 4 fois plus que les premiers Macs ! A l'intérieur, la ROM passait de 128 à 512 Ko, et certains éléments du système qui, sur le Mac Plus, se chargeaient en mémoire vive, restaient avec le SE en ROM, dégageant de l'espace sur la RAM. Des améliorations ont aussi été apportées au port SCSI le rendant plus rapide que celui du Mac Plus.Mais la grande nouveauté du Macintosh SE, c'est le MultiFinder, descendant très amélioré du Switcher. Il permettait d'utiliser plusieurs applications en même temps que le Finder, et de passer de l'une à l'autre sans avoir à les quitter puis à les relancer, d'où un gain de temps très appréciable. Avec le Mac SE, apparut XPress, un logiciel de mise en page "PostScript" de documents. Ce nouveau langage de description des documents permettait d'obtenir des résultats à l'impression très supérieurs à ceux qu'offrait les autres logiciels de traitement de texte. En même temps, Adobe lança son logiciel Illustrator, pour le dessin vectoriel, de qualité bien supérieur à ce qui était proposé par Cricket Draw. HyperCard, de Bill Atkinson offrait de très bonnes possibilité de programmation orientée objet, c'est à dire un langage utilisant des objets réels, comme des boutons, des cartes ou des champs de textes. Ces trois logiciels ont évolué, et existent encore aujourd'hui, avec des nouvelles versions : XPress 4, Illustrator 6 et HyperCard 3 qui est en plein développement (en fait, on n'en est pas très sûrs...).

Jean-Louis Gassée l'a fait graver sur la plaque d'immatriculation de sa voiture : le prochain Mac sera ouvert. Là où le Mac était conçu pour empêcher totalement l'ajout d'une carte de compatibilité avec DOS, le Mac II, présenté par John Sculley, est suffisamment ouvert pour offrir la possibilité de lui ajouter cette carte. On peut même choisir son écran, rajouter de la mémoire vive, qui manque cruellement à la première version. Pour étendre les capacités de la machine, on n'a que l'embarras du choix : 6 slots NuBus, permettant le branchement de cartes d'extension : vidéo, son, acquisition, midi, compatibilité... tout était permis, à condition de trouver les cartes ! Sous le capot, on retrouve un processeur Motorola, mais cette fois c'est le 68020, à 16 Mhz. Celui-ci est secondé d'un coprocesseur arithmétique, le 68881, également de Motorola. Côté mémoire, on peut atteindre 8 Mo de Ram, 128 avec les barrettes SIMM, nouvelles à l'époque. Pour la mémoire de masse, Apple et d'autres fabricants proposaient des disques durs de 20 à 80 Mo, ce qui était énorme pour l'époque ! Avec l'arrivée des écrans de grande taille, il fallait à Apple un scanner pour compléter une chaine PAO ou graphique telle que le permettait un Mac II. Apple en proposa un en 1988 : l'Apple One Scanner. L'autre nouveauté permise par les écrans couleur des Macs II fut le CD-Rom. Apple proposa d'ailleurs en 1988 son propre lecteur, qui ne reçut pas un accueil fantastique, car la technologie CD-Rom était encore un peu jeune, et il faudra encore attendre avant de connaître l'explosion du CD que l'on connait actuellement. Le successeur du Mac II fut le Mac IIx, équipé du processeur 68030 de Motorola, ce qui le rend environ 15% plus rapide que le Mac II. Le 68030 est ici secondé d'un nouveau coprocesseur arithmétique, le 68882.

La nouveauté principale concerne la ROM, toujours de 256 Ko, mais montée en SIMM, et donc remplaçable, par exemple pour gérer les lecteurs de disquettes FDHD. Mais, comme le Mac II, cet ordinateur pose un problème important, sa taille. Comme le remarquèrent ses premiers utilisateurs : "s'il avait des pieds, il pourrait aisément constituer un prolongement au bureau...". On aurait bien envie de les placer verticalement, mais la position des ventilateurs de ces deux ordinateurs interdit de les placer autrement que bien à plat sur le bureau. Après le Mac IIx, en Janvier 1989 (soit exactement 5 ans après la naissance du premier Mac), Apple dévoila le Macintosh SE/30, toujours monobloc, comme son aîné le SE, mais animé par le processeur 68030 (d'où le nom) qui équipait déjà le Mac IIx. Il combine donc la portabilité et la compacité du Mac SE avec les capacités du Mac IIx, y compris la couleur : ses ROM contiennent les routines Color QuickDraw, et permettent, grâce au slot d'extension présent à l'intérieur, de gérer un écran couleur externe. Le lecteur FDHD permet de lire des disquettes PC et les disques créés avec le système ProDOS équipant les Apple II. Le Mac IIcx, apparu en mars 1989, est l'équivalent du Mac IIx, sauf que les barrettes de ROM sont fixées sur la carte mère, mais sont extensibles, en vue d'une éventuelle mise à jour ultérieure.

Pour réduire son encombrement, il ne possède que 3 slots NuBus, ce qui est quand même largement suffisant pour la plupart des utilisateurs. Quelques nouveautés tout de même : son interrupteur peut être verrouillé en position marche, pour qu'il redémarre tout seul après une coupure de courant (idéal pour un serveur) ; toute la ventilation débouche à l'avant et à l'arrière, ce qui permet enfin de le poser verticalement ; enfin, sa conception est extrêmement modulaire : on peut extraire en quelques minutes tous ses composants (disque, mémoire, alimentation, ventilateur...). Le Mac IIci, avec sa fréquence d'horloge à 25 Mhz, soit 56% de plus que celle du IIcx, lui permet d'être très rapide. Il est assez proche en apparence de son prédécesseur : trois slots NuBus, un port SCSI, deux ports ADB, deux ports série, un connecteur de lecteur externe, une prise stéréo et un lecteur FDHD interne. Mais les différences, à l'intérieur, sont très importantes : la ROM toute nouvelle inclut QuickDraw 32 bits et le support de la mémoire virtuelle, la mémoire cache peut être étendue, la carte vidéo intégrée supporte les 256 couleurs, le 68030 est utilisé à pleine puissance, et le système d'entrée/sortie utilise une horloge séparée ne nécessitant plus la révision de toute la carte-mère pour l'accéleration du processeur. Grâce à toutes ces innovations, le IIci était plus rapide que le IIcx d'environ 50%.

 

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