1°) Tout d'abord, un petit rappel de ce qu'était le monde en ce temps là...

 

Le premier ordinateur digne de ce nom, il y a cinquante ans, était une monstrueuse machine qui couvrait une surface de 135 mètres carrés, pesait 30 tonnes, et fonctionnait avec 18.000 tubes à vide (l'ancêtre du transistor). Cela permettait d'additionner 5000 nombres de 10 chiffres à la seconde (aujourd'hui, ce nombre est passé à environ 1.000.000.000 !). Son nom était l'Eniac, on était en 1946... Maintenant, il aurait l'utilité d'une calculatrice à 4 opérations... Deux ans après, lui succède le Mark 1, sur les plans de John von Neumann, et avec la participation d'Alan Turing. Le Mark 1 fonctionne comme l'Eniac, grâce à un dispositif de tubes électroniques, mais en langage binaire : un code mathématique qui permet d'exprimer tout problème logique sous forme d'une série de 0 et de 1. Cela permet au Mark 1 de bénéficier d'un fonctionnement plus simple et plus rapide que celui de l'Eniac, mais continue de consommer beaucoup de courant et d'occuper beaucoup d'espace. En 1948, la vraie solution est en fait déjà trouvée : William Shockley, John Bardeen et Walter Brattain, des laboratoires Bell, tiennent l'invention du siècle : le transistor.

Ce modeste objet de quelques centimètres carrés est composé de trois couches de matériaux semi-conducteurs. Ceux-ci peuvent jouer le rôle, tour à tour, d'isolants ou alors de conducteurs. Tout dépend par où on fait entrer le courant. Il joue donc le même rôle que les lampes, mais avec une consommation électrique plus faible et un encombrement extrêmement réduit. Sans entrer trop en avant dans les détail techniques, le transistor utilisé aujourd'hui n'est pas tout à fait le même que celui-là : ce transistor appelé "bipolaire" se prêtent mal à la réalisation de circuits imprimés. Il a donc fallu en inventer un autre type : il est en forme de sandwich métal/oxyde/silicium, et son nom est MOS. Les porteurs de courant dans ce semi-conducteur sont positifs (P-MOS). On a ensuite utilisé des porteurs de courant négatifs (N-MOS), puis enfin les deux variétés (C-Mos pour MOS complémentaire), ce qui donne des circuits à très faible consommation. Pourtant, les informaticiens attendront 10 ans avant de se jeter sur cette invention. Le premier circuit imprimé voit le jour en 1958 chez Texas Instrument. Il est l'&oeliguvre de Jack Kilby. Pour la premières fois, plusieurs transistors sont montés ensemble sur un même support électronique.

 

 

 

La course à la miniaturisation débute alors. L'intérêt de la miniaturisation est de permettre à l'ordinateur d'effectuer plus d'opérations en même temps. A chaque fois que l'on double le nombre de transistors sur une surface donnée, on double la rapidité de calculs. Alors qu'en 1960, un transistor occupe 1 mm2 de silicium, la société Intel réussit en 1971 à en faire tenir 2250 sur 60 mm2, sous le nom de "4004". Le premier microprocesseur de l'histoire mérite bien son surnom de "puce". Ce montage minuscule est capable d'effectuer 60.000 opérations à la seconde. Depuis, ce nombre double environ tous les 18 mois : c'est la loi de Moore. Le premier micro-ordinateur à mériter ce nom est une invention française : le Micral. Il a vu le jour fin 1972. Mais l'histoire l'a vite oublié au profit d'une autre créature signée Apple en 1977.

 

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